Économie du Brésil

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Le Brésil est la sixième économie mondiale avec un PIB de 2 510 milliards de dollars en 2011 (Total GDP 2011, Banque mondiale). L'économie brésilienne est à rapprocher de son histoire : en effet, les premières formes d'industrie (exploitation du bois, canne à sucre) ont marqué durablement le paysage économique du pays.

 

La politique de rigueur menée par le ministre Antonio Palocci, mais désapprouvée par la base électorale du président et par une partie du patronat, permet à l'économie brésilienne d'afficher une inflation maîtrisée et des excédents commerciaux historiques. Cependant, en août 2005, le prix Nobel de l'économie Joseph Stiglitz, de passage à São Paulo, s'est désolé que le président Lula da Silva n'ait pas opté pour « une politique plus agressive, avec un changement de la structure économique pour rendre le pays moins dépendant des capitaux extérieurs », car selon lui un pilotage économique, faisant tout pour obtenir une inflation faible et un excédent budgétaire élevé, ne garantit ni la croissance ni la réduction des inégalités sociales. Les taux d'intérêts, bien qu'ayant amorcé une baisse importante ces dernières années restent élevés et se situent à 9,5 % en mai 2010. Le Brésil est entré dans un cercle économique vertueux avec des taux d'inflation et d'interêts bas (en comparaison avec le passé récent), un fort taux de croissance, un chômage en baisse et des revenus réels en hausse.

 

Histoire de l’économie

Les débuts de la colonisation

La colonisation par les côtes a entraîné la découverte de plusieurs nouvelles essences de bois, dont notamment le pau brasil (bois de feu), d'où le pays tire son nom. Son exploitation fut le début d'une déforestation qui perdure encore avec des espèces actuellement exploitées encore plus nombreuses.

La plus grande partie des ouvriers des plantations est alors constituée d'esclaves.

Le XVIIIe siècle

L'économie brésilienne dont une grande part est fondée sur la culture et le commerce de la canne à sucre est à ce moment perturbée par l'introduction en Europe de la betterave sucrière. En parallèle, des gisements d'or et d'argent sont découverts dans l'intérieur du pays. On assiste alors à une ruée vers l'or qui installe des villes nouvelles au cœur de la forêt amazonienne.

En même temps, des pierres précieuses commencent à être extraites des mines dans le Minas Gerais, région qui tire son nom de cette industrie.

Le XIXe et le XXe siècle

De nouvelles productions agro-industrielles viennent s'ajouter : le café et le caoutchouc. Ce dernier connaîtra cependant assez rapidement une reconversion vers la production de latex naturel en raison du développement de la production de caoutchouc à partir du pétrole dans la première moitié du XXe siècle.

En 1888, avec l'abolition de l'esclavagisme (grandement dûe à des raisons purement économiques : il devenait plus cher d'entretenir des esclaves que de payer des salaires à des ouvriers récemment immigrés), l'outil industriel commence à se moderniser lentement.

Durant la Première Guerre mondiale et dans les années qui la suivent, l'industrialisation du pays se conforte de manière importante, pour atteindre un niveau de fonctionnement industriel moderne.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la première unité de production sidérurgique est construite (1940, État de Rio de Janeiro), jetant les bases d'une économie de production de masse (automobile, pétrochimie, acier, machines-outils, aéronautique…). En parallèle, la mise en place d'infrastructures de transport et de télécommunications permet de soutenir le développement du pays, qui connaît des taux de croissance économique records jusqu'en 1974 (7,4 % en moyenne).

L'afflux massif de capitaux dans les années 1970, en provenance des États-Unis, de l'Europe et du Japon a été utilisé pour subventionner des entreprises d'État et construire plus d'infrastructures dans les régions les plus pauvres, pour encourager leur décollage économique. Le résultat immédiat a été sensible : le PIB a connu une croissance de plus de 8 % par an sur la décennie, malgré le double choc pétrolier. Cependant, les années 1980 ont vu un retournement de situation et le Brésil fut forcé de restreindre ses dépenses publiques. Cette situation de crise a alimenté une accélération de l'inflation et une augmentation notable du poids de la dette, avant que des mesures de rigueur économique ne soient prises pour stabiliser la monnaie.

Sur la fin de cet épisode, en 1987, le gouvernement négocia un accord avec ses créanciers pour rééchelonner le paiement de la dette, après avoir suspendu son paiement. L'accord conclu n'a pas eu les résultats espérés mais fut cependant suffisant pour que la production économique totale assure un excédent commercial permettant de couvrir les intérêts de la dette.

Dans les années 1990, le Brésil a mené une politique fiscale stricte mais les contrecoups de la crise financière de 1998 en Asie du sud-est ont fini par le contraindre à faire décrocher la monnaie, le réal, du dollar américain.

Structure actuelle de l’économie

Secteur primaire: agriculture, pêche, mine

L'agriculture

Le Brésil a également fortement développé la filière de l'éthanol, biocarburant dont il est, avec 154 millions d'hectolitres par an, le premier producteur mondial[1]. Cet éthanol est produit à partir de la canne à sucre, ce qui permet grâce à des rendements élevés un coût de production bas, de l'ordre de 0,17 euro/l. Un plan de développement de l'éthanol prévoit une progression de la production de 55 % d'ici 2010, pour atteindre 240 millions d'hectolitres à cette échéance. Un vaste « plan pro-alcool » a été mis en place pour diminuer la pollution au soufre (facteur important de réchauffement climatique) notamment et améliorer l'autonomie énergétique. Cela n'a pas été sans conséquence sur la déforestation. Dans ce programme, la canne à sucre servait de matière première. Parmi les critiques contre ce programme, outre le coût, figure la demande de terres arables qu'elle représente, aux dépens des forêts et des cultures vivrières.

La chute du prix du pétrole dans les années 1980, l'expansion du parc diesel, et finalement la découverte d'importantes ressources de pétrole dans les eaux brésiliennes ont été autant de conditions défavorables pour ce programme, qui connaît cependant un regain d'intérêt récent, du fait de la flambée des cours internationaux du pétrole. Le bilan énergétique de l'éthanol brésilien est assez bon car les « raffineries » sont autonomes en énergie, la bagasse de canne à sucre fournissant suffisamment de combustible pour leur fonctionnement.

80 % du parc automobile du Brésil fonctionnait en 2011 avec l'éthanol[1]. De nouveaux riches brésiliens émergent actuellement : ce sont les grands propriétaires de terres à cannes à sucres qui se réunissent par groupe autour d'une raffinerie construite avec leur argent mis en commun et donc vite rentabilisé par la vente de l'alcool de cannes à sucre. Les États-Unis se sont montrés très intéressés et envisagent le développement de la culture de cannes à sucres dans leur pays à long terme ; à moyen terme l'importation de ce carburant beaucoup moins coûteux que le pétrole, ce qui signifie aussi le développement d'un parc automobile flex fuel.

Mines et hydrocarbures

  • Le Brésil devient un important producteur de pétrole, notamment grâce à des forages en haute mer. Cette production a pour objectif de permettre au pays d'atteindre l'autosuffisance à court terme. L'entreprise nationale d'exploitation pétrolière est Petrobras, toutefois celle-ci ne dispose plus, depuis 1995, du monopole de production.

Le 8 novembre 2007, la compagnie nationale d'hydrocarbures Petrobras et ses partenaires pétroliers aux Brésil annonçaient la découverte un nouveau gisement au large du Brésil (Tupi Sul) évalué entre 5 et 8 Milliards de barils, susceptible d’augmenter les capacités de production du Brésil d’au moins 40 %. Le Brésil deviendrait à terme l'une des dix premières réserves de pétroles du monde (actuellement 24e mondiale) en concurrence direct avec le Venezuela[2]. L'exploitation de ce champ gigantesque (le plus gros gisement découvert depuis ceux découvert au Kazakhstan en 2000) ne devrait débuter qu'à partir de 2012.

  • Le groupe Vale (ex-CVRD) est le premier producteur mondial de minerai de fer[3]. Le géant minier est également un important producteur de houille; en décembre 2008, il fait l'acquisition de 2 gisements importants du groupe colombien Cementos Argos[4]

Secteur secondaire: les industries

Le Brésil est le leader industriel en Amérique latine. L’industrie emploie 41 % des actifs.

  • L'aéronautique est un secteur très important, grâce au groupe Embraer, 3e constructeur mondial d'avions. L'usine Embraer emploie 800 personnes. Ce constructeur, qui prévoit 3,8 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2010, mise sur l'aviation d'affaires et les court-courriers d'une capacité de moins de cent places.

Énergie

La demande en énergie primaire au Brésil s'est élevée en 2001 à 238 millions de tep, en augmentation de 30 % depuis 1990. La production nationale s'est élevée à 206 millions de tep, soit un taux d'autosuffisance proche de 90 %. L'enjeu du développement de la production nationale d'énergie est très important tant pour assurer la croissance du PIB que pour contribuer à l'équilibre de la balance commerciale.

Au Brésil, la fourniture d'énergie électrique repose essentiellement sur l'hydroélectricité, qui fournit 86 % de la production totale d'électricité. Le pays est doté du potentiel hydroélectrique le plus important du monde, estimé à 255 millions de kilowatts. Il dispose avec l'usine hydroélectrique d'Itaipu, sur le fleuve Paraná de la seconde plus grande installation du genre dans le monde (La première étant le barrage des Trois Gorges en Chine).

Le pays développe aussi une filière complète dans le domaine de l'électricité nucléaire, qui fournit actuellement 4,3 % de l'énergie produite dans le pays. Il dispose pour cela d'importantes réserves d'uranium et a mis au point une technique d'enrichissement de l'uranium qui serait très compétitive.

La mise sur le marché de véhicules polycarburants (ou flex fuel, VCM) a connu une spectaculaire envolée avec la hausse du cours du pétrole, pour dépasser 5 000 % en 1999. On estime que ce taux dépassera 90 % en 2008. On peut noter que la Suède a elle aussi développé cette technique, bien que les biocarburants soient pour l'essentiel importés. En effet la canne à sucre ne pousse pas en Europe. Les deux solutions qui restent sont la production d'éthanol à partir de la betterave sucrière ou encore l'importation, deux procédés beaucoup plus coûteux en énergie. Cela entraîne un cercle vicieux qui enlève au biocarburant une partie de ses qualités d'énergie renouvelable.

La haute technologie

  • Le Brésil a pour ambition de se doter d'une technologie spatiale nationale. Il dispose d'une base de lancement à Alcântara, au nord-est du pays. Depuis 1997, le Brésil a connu plusieurs échecs, dont un ayant provoqué la mort de 21 techniciens en août 2003.

Le programme spatial a été maintenu et soutenu par les différents présidents sur cette période. Le 23 octobre 2004, une première fusée est lancée avec succès, et est restée quatre minutes en microgravité.

  • Le Brésil possède aussi des compétences avancées dans le domaine médical (fabrication de médicaments génériques), le clonage d'animaux (naissance de la première vache clonée en 2001).
  • Le Brésil affirme avoir mis au point dans son usine nucléaire de Angra dos Reis (État de Rio de Janeiro) sa propre filière d'enrichissement d’uranium 25 fois moins cher que celle utilisée aux États-Unis.

Finances

Sous la pression de la Banque mondiale, le Brésil réduit progressivement sa dette publique, qui est passée de 57 % en 2003 à 51 % en 2005[5]. L'inflation est maîtrisée depuis 1994. L'assainissement de la situation budgétaire a conduit le Brésil à annoncer en mars 2005 qu'il n'aurait pas recours à un nouveau prêt du FMI.

Les taux d'intérêt demeurent cependant élevés : le taux directeur de la banque centrale brésilienne est de 11 % et les emprunteurs finaux peuvent être soumis à des taux de 25 %[6]. Ces taux, qui montrent que les institutions financières craignent un retour des dérives, pèsent sur la croissance, qui oscille entre 0 et 5 % depuis le milieu des années 1990.

Beaucoup d'économistes affirment que le pays ne sera pas vraiment affecté par la crise mondiale.

Tourisme

L'industrie touristique est en plein essor depuis vingt ans : grâce à son patrimoine naturel et culturel le Brésil attire chaque année un peu plus de 6,5 millions de visiteurs.

Chiffres clés

  • Population active : 82,59 millions (estimation 2003).
  • Population active par secteur : Services 55 %, Industrie 25 %, Agriculture 20 %.
  • Nombre d'entreprises enregistrées : 4 679 825 (2001).
  • PIB : 2 510 milliards $US (2011).
  • PIB/ hab. : 11 250 $ (2010)[7].
  • Revenu/ hab. : 8500,41 $US (2006).
  • Excédent budgétaire : + 4,5 % du PIB (2004).
  • Croissance : + 5,4 % (2007).
  • Inflation : 4,46 % (2007).
  • Chômage : 8,0 % (estimation 2008).
  • Salaire minimal : 575 réals par mois (2010).
  • Dette publique extérieure : 43 % du PIB (2007).
  • Exportations : 160,6 milliards $US (2007).
  • Importations : 120,6 milliards $US (2007).
  • Solde: excédent de US$ 40,0 milliards $US (2007).
  • IDH (indice de développement humain) : 73e mondial. IDH compris entre 0,78 et 0,88 (1995).
  • Taux directeur de la Banque centrale : 8,75 % (mars 2010).
  • Nombre de journaux quotidien : 29,867 (par 1000 habitants) (2007).
  • Lignes de téléphone : 53,8 millions (Anatel 2004).
  • Téléphones portables : 140 millions (Anatel 2008).
  • Postes de radio : 71 millions (en 1997).
  • Postes de télévision : 36,5 millions (1997).
  • Abonnement de télévision : 13,1 millions (2004) (câble et MMDS).
  • Utilisateurs d'Internet : 50 millions (2008).
  • Nombre de fournisseurs d'accès Internet : 1.700 (Teleco 2008).
  • Nombre d'ordinateurs personnels : 19,3 millions (2004).
  • Routes : 1 724 929 millions km (dont 94 871 km goudronnés) (2000).
  • Voies ferrées : 38 555 km (2010).
  • Voies navigables : 50 000 km.
  • Nombre d'aéroports : 3 803 (dont 677 avec des pistes goudronnées)(2003).
  • Nombre d'héliports : 417 (2003).
  • Nombre de médecins(% hab.): 1,69 % (2006)[7].
  • Analphabétisme(hommes) : 10,2 % (2007)[7].
  • Analphabétisme(femmes) : 9,8 % (2007)[7].

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