Les conflits du Proche-Orient

A la fin de la Première Guerre mondiale, les Etats issus  du  démembrement de  l’Empire ottoman sont placés sous mandat français  pour la Syrie  et   le Liban  et  britannique  pour   l’Irak, la Transjordanie et la Palestine.

Par ailleurs, la naissance du sionisme à la fin  du XIXe siècle conduit de nombreux  Juifs  à immigrer vers la Palestine.
Cette   immigration  ne  cesse  de  croître  notamment  entre  1922  et 1946 et  suscite de nombreuses tensions avec la population autochtone.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les Britanniques en  appellent à l’ONU qui vote en 1947 un projet de partage de la Palestine  entre  Juifs  et  Arabes, et le   14  mai 1948 l’Etat d’Israël est proclamé.

Depuis le Proche-Orient n’a cessé d’être une terre de conflits. Pourquoi ?
1. 1948-1978 : de la naissance de l’Etat d’Israël aux accords de paix de Camp David
a. Le premier conflit
Dès le lendemain de sa naissance, le 15 mai 1946, l’Etat juif est attaqué par une coalition regroupant l’Egypte, la Syrie et la Jordanie. La victoire des Israéliens entraîne le partage de Jérusalem et l’annexion des territoires arabes de Palestine à l’exception de la Cisjordanie annexée par la Transjordanie et de la bande de Gaza rattachée à l'Egypte.

Le partage de la Palestine prévu initialement par l’ONU est donc caduc. Cette première guerre israélo-arabe entraîne le déplacement de 600 000 Palestiniens vers les camps de réfugiés implantés dans les pays arabes limitrophes. Dans le même temps Israël accueille (loi du retour votée en 1950) des milliers d’immigrants : rescapés des camps de concentration, Juifs d’Europe de l’Est ou du Maghreb.
b. Les conflits de 1956 et 1967
En 1956, après avoir essuyé de refus des puissances occidentales de financer le barrage d’Assouan, le chef d’Etat égyptien, Nasser, nationalise le canal de Suez, voie d’eau internationale située entre la mer Rouge et la Méditerranée.

Cette initiative entraîne une intervention militaire immédiate des troupes britanniques, françaises et israéliennes. Américains et Soviétiques font pression sur les différents protagonistes pour désamorcer cette crise et permettre à nouveau la libre circulation sur le canal.

A la suite de ce conflit, Nasser apparaît comme l’homme fort du Proche-Orient. Il devient le porte drapeau du panarabisme, mouvement qui prône l’union de tous les pays arabes ainsi que le regroupement de toutes les organisations palestiniennes en une seule. Ce regroupement intervient en 1964 avec la naissance l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP). En juin 1967 un nouveau conflit oppose Israël à ses voisins arabes, la guerre des Six jours, au terme de laquelle, les Israéliens, vainqueurs, annexent ce qui reste de territoires arabes, la Cisjordanie et la bande de Gaza ainsi que le Sinaï égyptien et le plateau du Golan en territoire syrien.
a. La guerre du Kippour
Le 6 octobre 1973, le jour de Yom Kippour, grande fête religieuse juive pendant laquelle toute activité est censée s’arrêter, l’Egypte attaque à l’ouest, sur le canal de Suez (le désert du Sinaï est occupé depuis 1967) et la Syrie déploie ses troupes au nord sur le plateau du Golan et les milices armées de l’OLP, interviennent le 9 octobre.

C’est la plus puissante coalition de forces arabes à laquelle ait eu à faire face Israël. S’y joignent quelques troupes jordaniennes et l’aviation irakienne. Après dix jours de combats, les Israéliens remportent une victoire militaire nette et le conseil de sécurité de l’ONU doit mettre un terme à la poussée israélienne, qui atteint les faubourgs du Caire, en imposant un cessez le feu le 25 octobre.

Durant cette guerre, les Américains et les Soviétiques prennent conscience que les conflits du Proche-Orient peuvent menacer la paix mondiale et que la voie de la diplomatie est la seule possible pour aboutir à une solution de paix durable. C’est également l’analyse que fait le président égyptien Anouar el Sadate qui souhaite récupérer les territoires qu’il a perdus en 1967. Pour protester contre l’occupation des territoires palestiniens par Israël, l’Organisation des Pays Arabes Exportateurs de Pétrole (OPAEP) décide de réduire les exportations de brut ce qui entraîne une hausse du prix du baril : c’est le premier choc pétrolier.
2. Entre espoir et conflits
a. Les accords de Camp David
L’égyptien Sadate souhaite établir un dialogue avec Israël et effectue un voyage officiel en Israël en novembre 1977. Cette initiative aboutit à un réel rapprochement, soutenu et encouragé par les Etats-Unis.

Le 17 septembre 1978, le président égyptien et Menahem Begin, premier ministre israélien signent, à Camp David aux Etats-Unis, en présence du président Jimmy Carter, un accord historique puisque pour la première fois, le pays le plus influent du monde arabe reconnaît l’existence de l’Etat juif. Cet accord provoque la colère des autres pays arabes et de l’OLP. Sadate est assassiné en 1981.
b. Des accords vains
Certes l’Egypte récupère le Sinaï mais cet accord est rejeté par les autres pays arabes ; le sort et le statut de Jérusalem ne sont pas réglés.

Quand aux Palestiniens dont les territoires doivent bénéficier d’une autonomie interne, sont une fois de plus lésés puisque les colonies de peuplement juives se multiplient en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza. L’expansion des Juifs dans des territoires non israéliens est un mouvement continu depuis 1967.
c. La reprise des hostilités
Cette situation entraine la reprise du conflit israélo-palestinien. D’abord au Liban à partir de 1982. Les Israéliens attaquent le sud du territoire libanais depuis lequel des Palestiniens réfugiés lançaient des attaques qui menaçaient le nord de l’Etat hébreux.

Avec l’accord des Israéliens les phalanges chrétiennes libanaises massacrent près de 1500 civils palestiniens dans les camps de réfugiés de Sabra et de Chatila. En 1987, les conditions pour créer un Etat palestinien semblent réunies mais le processus de paix n’est pas réellement engagé. Cette situation favorise le déclenchement de la premièreIntifada ou « guerre des pierres » menée dans les territoires occupés par de jeunes Palestiniens dont les seules armes sont des pierres lancées sur les troupes surarmées de l’Etat juif. Ils espèrent réveiller ainsi l’opinion internationale.
3. La paix impossible au Proche orient
a. Les accords d’Oslo
Après la première guerre du Golfe et à la suite de la conférence de Madrid, des accords négociés à Oslo sont signés, à Washington en 1993, par Yasser Arafat et Yitzhak Rabin. Ces accords consacrent la reconnaissance réciproque de l’OLP et d’Israël, reconnaissent l’existence d'une Autorité palestinienne et établissent un planning de négociations. Mais le rejet de ces accords par les plus extrémistes des deux bords, anéantit tout espoir de paix et ouvre la voie à la seconde Intifada à partir de 2000.
b. La situation actuelle
Dans sa lutte contre l’Etat hébreu, le Hamas (parti islamiste hostile à Israël qui prône la lutte armée plutôt que la négociation) mène des actions terroristes et s’oppose même souvent à l’Autorité palestinienne jugée trop laxiste.

De leur coté les Israéliens cherchent à éliminer les uns après les autres tous les dirigeants du Hamas et maintiennent, par des blocus continuels, la population de Gaza dans des conditions de vie inacceptables.

En 2005, l’Etat hébreu évacue ses colonies de Gaza mais l’effet positif de cette initiative est contrebalancée par la construction d’un mur de 700 kilomètres qui isole la Cisjordanie d’Israël dans le but de protéger ce dernier des incursions terroristes du Hamas. Le conflit israélo-palestinien est donc loin d’être réglé.
c. Les autres conflits du Proche-Orient
Entre 1980 et 1988, l’Iran et l’Irak se livrent une guerre sanglante. Elle est déclenchée par Saddam Hussein dont les objectifs sont de faire échouer la révolution iranienne source d’agitation chez les chiites irakiens et de récupérer le Chott–El–Arab, l’estuaire commun du Tigre et de l’Euphrate.

En 1990, Saddam Hussein déclenche de nouveau conflit en envahissant le Koweït le 2 août. Le leader irakien veut faire main basse sur les riches champs pétrolifères du Koweït et apparaître comme le nouvel homme fort du Proche-Orient, défenseur de la cause arabe. L’ONU condamne cette agression et le 17 janvier 1991, sous son mandat, les troupes armées de 29 nations attaquent l’Irak : c’est l’opération «Tempête du désert ». En une semaine l'Irak est défait et le Koweït libéré.

Les puissances occidentales, malgré une certaine bienveillance pour Saddam Hussein qui parvient à sauver son régime, ne pouvaient accepter qu’il s’empare du pétrole koweitien. 

En 2003 sans être mandatées par l’ONU et sous prétexte que Saddam Hussein détiendrait des armes de destruction massive, les troupes américaines et britanniques envahissent l’Irak dans le but d’en chasser le dictateur et d’y établir un régime démocratique.

Derrière cette volonté officielle se cache aussi le désir impérieux de contrôler les richesses pétrolières de la région et de protéger les Emirats du Golfe persique, alliés inconditionnels des Etats-Unis. La seconde guerre du golfe n’est pas terminée malgré la proclamation d’une constitution démocratique en Irak en 2005.
L’essentiel

Le Proche-Orient est certainement la région la plus instable du monde. Les conflits n’y ont pas cessé depuis plus d’un demi-siècle. Toutes les formes de lutte s’y trouvent :

-luttes nationales entre les Israéliens et les Palestiniens,
-lutte économique pour le contrôle de la production et de l’acheminement du pétrole,
-lutte religieuse entre deux conceptions de l’islam : le chiisme radical et le sunnisme modéré,
-lutte stratégique avec le soutien de l’Iran aux terroristes et le problème du contrôle de l’eau douce dont la région risque de manquer cruellement dans les années à venir.

Le Proche Orient est donc une région de conflits parce que c’est une région stratégique et un lieu de contact entre l’Occident et l’Orient.

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