Enjeux, finalités, et perspectives philosophiques

Pour mieux cerner les enjeux de la philosophie, il convient le mieux de la mesurer à travers les perspectives qu’elle dégage. La philosophie cherche un but précis dans ce monde qui consiste à réfléchir sur l’ensemble des préoccupations de l’homme. Ce faisant, une telle entreprise n’est pas sans

risque surtout si on sait que la science avec son corollaire la technique ne cesse de nous émerveiller à travers une transformation efficace et efficiente de ce monde. Dès lors nous cherchons d’abord les finalités de la philosophie et pari cocher ses perspectives pour en finir avec les actualités.

 

 A / Finalités et Perspectives de la philosophie

Pourquoi philosopher ? A quoi sert la philosophie ? Quelle est sa raison d’être ?

Autant de questions qui méritent de trouver des réponses pour mieux appréhender le philosopher. Il faut retenir que le but de ;la philosophie ou sa finalité est diversement apprécier par les philosophes et cela à entrainer des définitions et des conceptions différents malgré sa définition traditionnelle qui est amour de la sagesse.

  • Le but de la philosophie est d’aller à la recherche du savoir et, en ce sens, dans l’antiquité grec le philosophe se confondait au savant. Il était alors un savant sur tout car disposait d’une science générale c'est-à-dire d’un savoir encyclopédique. C’est ce qui faisait dire à ARISTOTE : « Nous concevons le philosophe comme celui qui possède la totalité du savoir dans la mesure du possible  mais sans avoir la science de chaque objet en particulier. »
  • La philosophie est éveille de l’esprit pour le faire sortir de l’ignorance. Elle est une initiation à la réflexion critique, à la liberté de penser pour se débarrasser des connaissances du rationnel qui vient de la mythologie de l’opinion. La philosophie est une discussion, un débat pour éveiller l’esprit sur les problèmes de la société ou de l’époque. C’est pourquoi pour ALAIN : « La philosophie ne se délègue pas » .
  • Le but de la philosophie est de nous proposer une vision du monde ce qui fait qu’elle porte souvent la marque de son auteur avec l’emploi du « isme » (platonisme, hégélianisme, marxisme… etc.  ).

Cette cosmogonie KANT la résume en quatre questions :

-          Qui sommes-nous ? (Essence)

-          Que pouvons-nous connaitre ? (connaissance)

-          Que devons-nous faire ? (l’action)

-          Que pouvons-nous espérer ? (l’espérance)

Ainsi la finalité de la philosophie est de nous proposer une métaphysique qui nous rassure devant les contradictions et les contingences existentielles. L’homme reconnait qu’il est confronté à des interrogations existentielles qui ne peuvent pas avoir de réponses scientifiques pour la paix de son âme. C’est d’ailleurs la raison pour la quelle VOLTAIRE disait : «  Si DIEU n’existait pas, l’homme l’aurait créé ».

  • La philosophie nous propose une morale, une éthique, une sagesse dans la conduite de nos activités, dans nos rapports sociaux, dans l’utilisation des sciences et techniques. D’où l’affirmation de BERGSON : « L’humanité agrandit naturellement mais il lui manque un supplément d’âme ».

B/ Actualités philosophiques

S’agissant toujours des enjeux de la philosophie, et après avoir brièvement montré ses finalités et ses perspectives, il faudrait maintenant montrer comment mesurer le tout par rapport à ce que nous voyons dans le monde moderne.

Par conséquent, il est question des  s’interroger sur l’utilité, la place, le statut et la onction de la philosophie dans le monde contemporain. Ce dernier est marqué par le progrès scientifique et technique et les exigences de développement économique et social ; on parle du triomphe du scientisme et du technicisme. En d’autre terme, seules les sciences et les techniques peuvent libérer l’humanité de ses souffrances et de ses contradictions, pensent les tenants de ce courant.

C’est au nom de tout cela que certains détracteurs de la philosophie vont  passer à une critique acerbe pour reléguer  ces derniers au second plan, nous notons de ce point de vue qu’à l’instar de plusieurs sciences, la philosophie n’est pas un pensée parfaite, ce qui du coup ne la met pas à l’abri d’objection formulé à son endroit parmi ces objections nous pouvons relever :

- Sur le plan de la connaissance : on reproche à la philosophie son manque de certitude en comparaison avec la science dite objective. En effet la philosophie ne nous donne pas des connaissances sûres et certaines, et qui nous permettrons de comprendre et d’expliquer les réalités de notre existence. Pendant ce temps la science accomplit constamment cette idéale faisant de nous : « Maitres et possesseurs de la nature ».

-          Sur le plan de l’action : On reproche à la philosophie d’être de la veine spéculation c'est-à-dire de la pure théorie des idées sans rapport véritable avec les réalités dans les quelles nous vivons. La spéculation philosophique nous détache du monde car elle est synonyme d’abstraction, ce sui fait du philosophe lui-même un rêveur. C’est d’ailleurs ce qui justifie cette critique Marxien de la philosophie idéaliste qui soutient que : « La philosophie manque d’efficacité car elle ne nous donne toujours pas des pouvoirs et des moyens d’action. Pour transformer le monde, il faut recourir à la technique et non à la philosophie qui est considérée comme évasion de l’esprit ».

-          Sur le plan de l’ambition : On reproche à certain philosophe l’ambition de nous couper les réalités dans les quelles nous vivons en nous proposant un autre que de l’air d’une utopie. Pour ARISTOPHAN : «  La philosophie est toujours dans les nuées ». Le philosophe apparait de ce point de vue comme un incompris à l’intérieur de sa société car il défend des idées qui ébranle des certitudes ( la foie, Dieu etc.).

Pour NIETZSCHE : « Le philosophe est un fou déplaisant ». Ainsi, il ressort de tout cela que la fonction philosophique est seulement de spéculer sur le problème de l’humanité au lieu de les résoudre. Elle ne donne pas de solution concrète amenant PAUL VALLERY à faire ce constat « La philosophie est un cercle jeu de mots, un bavardage inutile. ».

Il faut par ailleurs noter que ces critiques ne semblent pas prospérer aux yeux des partisans de la philosophie qui soutiennent que les sciences et les techniques sont loin d’avoir libérer l’humanité des fléaux (pauvreté, guerre, famine, etc.). Cela implique que la philosophie garde toute sa valeur car il question de s’interroger sur le devenir de notre monde. Celui-ci n’est pas juste et moralement meilleur du fait des hommes. La philosophie devient une réflexion sur les problèmes de l’humanité et celle-ci ne doit pas être la victime des progrès scientifiques et techniques. L’humanité a besoin d’une sagesse, d’une philosophie morale pour réfléchir sur son développement. Pour KARL JASPERS : « L’homme ne peut se passer d’une philosophie ».

 

CONCLUSION

De ses origines à nos jours la philosophie a connu une histoire, évolution. Les systèmes philosophiques se sont succédés pour penser le monde, chacun sachant d’une manière ou d’une autre à rendre intelligible les finalités de la philosophie, finalités qui sont atteintes de façon partielles ce qui fait que les perspectives ne peuvent être que relatives.

Toute fois on peut dégager la grande perspective de la philosophie sans la quelle se retrouverait toutes les autres sciences pour prendre en charge l’ensemble des préoccupations de l’homme. Par conséquent en temps de réflexion générale, aucun philosophe ne doit avoir la prétention de posséder la vérité, ce qui mène CHARLES PEGUY à conclure à ces termes : « La vraie philosophie n’est celle qui installe une vérité définitive mais celle qui introduit une inquiétude. ».

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